Me v’là au club vidéo. Encore. C’est Cujo qui joue présentement. Un film entier au sujet d’un Saint-Bernard enragé. Paraît que Stephen King était dopé jusqu’aux yeux quand il a écrit ça. Y a sûrement une leçon là-dedans, mais je sais pas laquelle…
Depuis le parc hier, j’ai passé tout mon temps à lire des livres sur la réincarnation. La plupart sont trop vagues ou trop ésotériques, mais en rejoignant les morceaux de chacun je me fais une bonne idée du phénomène.
En gros, on vit sa vie et chacune de nos actions pèse dans une grande balance cosmique. C’est notre karma. Si notre karma est bon quand on meurt, on renaît dans une meilleure vie: on recommence la même game, mais la puck a un peu plus tendance à rouler pour nous autres. Ceux qui sont vraiment évolués se libèrent du grand cycle de la vie et de la mort et atteignent une sorte de paradis ou ils n’ont plus besoin de rien.
Si notre karma est mauvais, par contre, on se réincarne en créature moins évoluée et il faut gagner le droit de redevenir humain. On mène une vie d’écureuil, ou de mouton, ou ben de mouche si on est pas chanceux, et on tente d’être le meilleur écureuil, le meilleur mouton ou la meilleure mouche qu’on peut être.
C’est embêtant, ce système-là. Est-ce que tous les animaux sont des humains réincarnés? Est-ce que c’est plus courant de régresser ou d’évoluer? Sur l’écran au plafond, Cujo est en train de terroriser une femme et son fils. Ça crie, ça grogne, on entend juste ça dans le club vidéo. Si on se réincarne en chien et qu’on attrape la rage, si on tue des gens à cause de ça, est-ce que c’est de notre faute? Est-ce que le pauvre Cujo va devoir se réincarner en ver de terre?
Une chose est sûre, en tout cas: je deviens végétarien.
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