La vie de conteur, c’est souvent d’arriver et repartir. Je suis revenu de mon bref passage en Belgique où je participais au Festival interculturel du conte de Chiny. L’ambiance était fort sympathique et mes histoires ont été bien reçues. J’en ai profité pour y semer quelques livres et accorder à de jeunes journalistes une entrevue maintenant disponible en ligne. Oh, et pour boire quelques bonnes bières, naturellement.
De retour au pays, j’ai au moins eu le temps d’écrire, de compléter une nouvelle, même (je vous dirai si et quand ça sera publié). Voici que je repars, pour Montréal cette fois-ci, pour prendre part à la conférence annuelle de Conteurs du Canada.
Merci à ceux et celles qui m’ont écrit en réponse au billet où je parlais de la grève étudiante. J’ai apprécié de recevoir un tel soutien, parfois venant de loin. Pour ces indignés d’autres pays, pour ceux qui ne baignent pas dans cette crise, une brève mise à jour: c’est loin d’être réglé. Que dire, que dire? Des négociations ont eu lieu après la mise en application de la loi spéciale. Elles ont échoué, malheureusement, et les manifs nocturnes à Montréal ont continué sans répit jusqu’à maintenant (ce soir: la centième!). On sent bien une certaine accalmie, l’été et les vacances ayant leur effet, mais ça ne durera pas. D’abord, la loi spéciale suspendait les cours en vue d’une reprise à la mi-août, date que les grévistes attendent de pied ferme. De plus, notre premier ministre vient d’annoncer des élections pour le 4 septembre. Une campagne électorale en été, donc, pendant que les gens sont en vacances ou distraits par les Olympiques… et que la loi spéciale est toujours en vigueur, limitant le droit de manifester. (Soulignons que cette loi, déjà beaucoup contestée, vient d’être condamnée par notre Commission des droits de la personne, rien de moins.) Le paysage politique est plutôt navrant en ce moment et l’issue des élections est loin d’être certaine.
Deux choses me semblent claires.
1) Il faut se parler. Le débat actuel a tendance à polariser les opinions en deux camps qui prennent leurs informations de sources très différentes et qui sont pressés de condamner tout ce qui vient de l’autre côté. Ça manque d’écoute, de discussions franches entre égaux, d’arguments clairs offerts calmement.
2) Peu importe quel parti remporte les élections, ce sera à nous de rester éveillés, de poser un regard critique, de dénoncer tout abus. Nous avons de plus en plus d’outils pour le faire.
Je vous écris de l’autobus alors je ne m’étirerai pas sur le sujet. Merci de me lire.