Voilà, l’année est bouclée. Qu’en retenez-vous? Qu’espérez-vous pour l’année à venir?
De mon côté, 2008 aura été une année chargée et un point tournant. Mon roman Une fêlure au flanc du monde a enfin vu le jour et s’est même attiré quelques bonnes critiques (n’hésitez pas à me signaler si vous en remarquez d’autres). Mais ce n’est pas tout d’écrire un roman: il faut ensuite en faire la promotion. C’est ainsi que j’ai redécouvert l’univers des salons du livre, en prenant part à ceux de l’Estrie, de Rimouski et de Montréal.
En séance de signature, le temps s’écoule d’étrange façon. On peut passer dix minutes sans que personne ne s’arrête, puis deux personnes réclament une signature en même temps. Dans les salon de taille modeste, ça rappelle la pêche. On s’asseoit, on s’arme de patience, on tend sa ligne et on attend que ça morde. On remue l’appât de temps à autre en captant un regard, en invitant d’un signe de la main, en faisant mirer la couverture du roman sous les fluorescents. À Montréal, c’est un tout autre sport. Le stand des éditions Alire occupait un coin (voir ces photos de Clodjee) et j’étais assis pile sur ce coin, avec un flot constant de visiteurs coulant en deux directions à un mètre de mon nez. C’en était carrément étourdissant. On me la faisait facile, par contre: souvent, de nouveaux lecteurs se présentaient livre en main, déjà séduits par les vendeurs d’Alire sans que j’aie eu à ouvrir la bouche. (Le Salon de Montréal m’a aussi donné l’occasion de revoir mes anciens collaborateurs des Productions Cormoran; FX Liagre proposait au Salon un recueil de nouvelles bien ficelées et un brin morbides intitulé Tu es Julie.)
Est-ce que ça vaut la peine, de courir les salons ainsi? Pour moi, oui. Parce que les livres se vendent un peu mieux quand l’auteur est présent, mais surtout parce que ça me permet de jauger le lectorat et de faire des rencontres intéressantes, aussi brèves soit-elles. Il y a eu cette bénévole qui m’a raconté une histoire. Il y a eu cet homme qui m’avertissait qu’à se pencher sur l’horreur et le surnaturel, on risque d’attirer Satan — il me le lançait sans ferveur religieuse, mais plutôt sur le ton anecdotique complice de celui qui est heureux de partager un savoir inusité. Il y a eu cette femme un peu toquée qui est venue embrasser ma photo d’auteur. Il y avait ceux qui zieutaient la centaine de romans différents derrière moi et qui me demandaient si c’était moi qui les avais tous écrits (bon, surtout en Estrie, où j’étais le seul à signer dans un stand de petites dimensions et où le voisin, lui, avait réellement écrit tout ce qui se trouvait dans son stand). Quelques écrivains débutants ou aspirants-écrivains sont venus me demander des conseils. J’ai réussi à ne pas trop m’enfler la tête pour autant. À Montréal, c’était facile: je n’avais qu’à regarder affluer en masse les lecteurs de Jacques Côté à ma gauche et de Patrick Senécal à ma droite pour me rappeler que je n’étais encore que le petit nouveau.
L’autre événement de 2008, avant la parution du roman, était le déménagement. Ma douce et moi sommes maintenant bien installés et en sommes rendus à découvrir les joies du pelletage. Les bruits de la maison me sont devenus familiers et je suis même presque habitué à ces grandes bourrasques qui arrivent parfois du nord-ouest et font grincer le mur de mon bureau. Nous n’avons encore recensé aucun fantôme. Je continue à me familiariser avec la ville et sa vie culturelle. J’ai commencé à fréquenter le cercle de conteurs local et je me joindrai sûrement bientôt à l’Association des auteures et auteurs des Cantons de l’Est.
En plus des salons du livre susmentionnés et de quelques spectacles de contes, j’ai commencé à corrompre la jeunesse en donnant des ateliers au secondaire via le programme La culture à l’école. J’ai aussi passé beaucoup de temps à écrire. J’ai contribué quelques rares billets à Fractale framboise; si vous ne connaissez pas encore ce blogue, je vous recommande cette rétrospective de l’année qui vous donnera un bon aperçu. J’ai surtout continué à travailler sur un nouveau roman — sans lien aucun avec le premier — et je compte profiter d’un mois de janvier tranquille pour faire de la révision intensive.
À surveiller en 2009: je reprendrai mon spectacle Feu blanc au Sergent recruteur à Montréal (15 février) et au Troquet à Gatineau (10 mars), et je conterai en duo à Sherbrooke avec Marc-André Caron. Je devrais encore prendre part à plusieurs salons du livre: rien n’est confirmé à 100%, mais il a été question jusqu’ici de Trois-Rivières, Gatineau, Québec, Sept-Îles et l’Abitibi-Témiscamingue. Il se peut aussi que j’aie une autre publication à annoncer.
Ça ne fait que commencer. Je vous souhaite à tous, chers lecteurs et visiteurs, une excellente année 2009, avec toute l’énergie et l’audace qu’il vous faudra pour bien en profiter. Je tâcherai de continuer à faire ma part pour vous la rendre au moins divertissante, cette année, pour vous donner de quoi lire et écouter, de quoi rire et réfléchir.
mathieu f says
ohoh… une autre publication..??? j’ai hâte!