Un petit aperçu de
La Grande Mort de mononc' Morbide

par Éric Gauthier

{ (display: "prep_iteration") (set: $insulte_téléphone to '— (either: "Espèce de", "Maudit", "Satané") (either: "microcéphale", "bandit", "sot", "drone") (either: "fini", "bon à rien", "superflu", "retors", "exécrable", "de bas étage", "d\'une inégalable médiocrité")! Si vous tenez à me faire perdre mon temps, je vais vous faire perdre le vôtre aussi…') (set: $rallonge to (random: 0,1) is 1) (set: $insulte_Steve to '— Steve, (either: "espèce de", "mon mautadit", "mon improbable", "mon exécrable", "mon affreux") (either: "clown triste", "maniganceux", "fouineux", "protozoaire", "grand flanc mou", "mollasson", "scélérat", "vaurien", "pithécanthrope", "mollusque", "pantin", "vautour") (if: $rallonge is false)[(either: "sans avenir", "bon à rien", "superflu", "absurde", "insignifiant", "ridicule", "insipide", "médiocre", "de mes deux", "de mon cul", "de bas étage", "à rabais", "du désespoir")](else:)[(either: "superflu", "absurde", "insignifiant", "ridicule", "insipide", "médiocre", "infâme")(either: " de mes deux", " de mon cul", " de bas étage", " à rabais", " du désespoir")], es-tu encore en train de rôder dans ma chambre? Sors de là immédiatement!') (set: $anecdote_début to '— Il y a bien eu { (either: "cette fameuse soirée au TNM", "le lancement du Festival de Théâtre des Amériques", "la première de... est-ce que c\'était *Le Déclin de l\'empire américain*? Je crois bien que Denys Arcand y était, en tout cas", "un 5 à 7 où je me suis retrouvé à parler de femmes avec René Lévesque", "le cocktail du CALQ où j\'avais complètement oublié que j\'étais censé réciter un monologue" ) }…') (set: $anecdote_milieu to '— {(either: "Ça fait que je lui ai dit: «Voyons donc, Rémy Girard, c\'est pas un nom pour une vedette…»", "Et c\'est seulement là que Charles-Henri Nault s\'est enfin décidé à me frapper…", "Rendu là, j\'avais assez bu pour oublier le nom de ma mère, alors pour ce qui est de mon texte…", "Alors je lui ai dit: «Eh bien moi, demain, je finirai par dessoûler, mais vous, vous serez encore un idiot banal qui emmerde son prochain en citant Winston Churchill.»", "Comment est-ce que j\'étais censé savoir que c\'était pas un *vrai* gâteau?" ) }') }$premier_tour[<div class="encadre">Trois personnages dans un appartement: Élise, Steve, Edgar. Une courte scène à découvrir sous plusieurs angles. Offrez-vous une brève plongée dans la tête des personnages du roman <i>La Grande Mort de mononc’ Morbide</i>. Lisez et cliquez ci-dessous pour débuter...</div>(set: $premier_tour to false)] <div class="pdv">Élise</div> L’ange de la côte King plaque sa silhouette contre le ciel bleu. Élise aimerait se lancer aussi à l’assaut du ciel. L’altitude lui apporterait une autre perspective; il lui viendrait, peut-être, de meilleures idées. Mais les ailes, c’est pour les autres: elle doit se contenter de piétiner le trottoir. Quelques flocons la narguent. Elle s’éloigne du monument, descend, parcourt la rue King et traverse le pont qui donne sur l'est de la ville. Elle erre et cherche des recoins qu’elle connaît peu. Cherche du neuf. Cherche son [[**inspiration**->B-Élise]].

<div class="pdv">Élise</div> Elle et sa nouvelle patronne doivent organiser une fête magistrale, une fête de grand luxe pour [[un riche client->B-Élise-client]]. Élise, pour mieux y réfléchir, a choisi de troquer Montréal pour Sherbrooke l'espace de quelques jours. Le moment du retour approche trop vite. Elle retrouvera sa nouvelle patronne, qui lui demandera si le changement d’environnement lui a permis de trouver l’inspiration. Que pourra-t-elle [[répondre->B-Élise-répondre]]? Elle sillonne le quartier et ne voit rien qui soit magistral ou luxueux. Sherbrooke, c’est un épisode de son adolescence, c’est quelques amis… et c’est son oncle. Ce vieux grincheux d’Edgar. Elle se rend compte qu’elle traîne partout sauf sur la rue d’Edgar. Elle l’évite. L’idée la met en colère: de quoi a-t-elle peur? Ces derniers temps, trop de peurs l’habitent. Elle doit apprendre à leur [[**faire face**->C-Élise]].

<div class="pdv">Élise</div> Sa meilleure piste pour le moment, c’est de jouer sur l’idée de l’éphémère. Ça lui paraît génial par moments, puis ridicule sitôt après. Sa confiance est éphémère. $lien_retour

<div class="pdv">Élise</div> Elle arrive devant la porte de l’appartement d’Edgar. Elle n’a pas à se demander s’il est là : [[sa voix grinçante->C-Élise-voix]] retentit à l’intérieur. Elle cogne. La voix ne s’interrompt pas un instant. La porte s’ouvre. C’est le coloc qui se tient là. Le grand fanal. Steve. Il n’est guère plus vieux qu’elle et il paraît plus désemparé encore. Lui aussi a peur de quelque chose. Peur d’elle? — Ah. C’est toi, dit-il d’un ton désapprobateur. Elle avance et [[**Steve**->D-Steve]] n’a pas le choix de s’écarter. [[**Elle entre**->D-Élise]].

<div class="pdv">Steve</div> La nièce entre comme si elle était chez elle. Ça ne lui viendrait pas à l’idée de s’annoncer avant d’envahir leur [[appartement->D-Steve-appartement]]? Steve s’efforce de rester *cool* et essaie de se rappeler ce qu’il doit cacher. Sa cohabitation avec Edgar était déjà assez délicate sans y ajouter un élément perturbateur. Et s’il y a une chose qu’Élise sait faire, c’est perturber. Steve ne la connaît que depuis quelques jours, mais il a au moins acquis cette certitude. Cette certitude, et une autre: jamais elle n’approuverait des plans qu’il élabore à l’égard de son oncle. Celui-ci en est encore à gueuler dans le téléphone: $insulte_téléphone Steve cherche quelque chose à dire. Quelque chose de normal. – Je t’offre quelque chose à boire? Il regrette aussitôt la question. *Pas le thé, (link:"**n’importe quoi**")[(either:(go-to:"E-Steve-thé"),(go-to:"E-Steve-rien"))] sauf du thé…*

<div class="pdv">Élise</div> [[L’appartement->D-Élise-appartement]] a toujours l’air aussi absurde. Et Edgar a une allure d’épouvantail dans sa robe de chambre élimée. On dirait que ses mèches essaient de fuir son crâne dégarni. Il la salue, lui offre même un bref sourire, puis gueule dans le téléphone : $insulte_téléphone Elle abandonne son manteau sur une chaise, puis tourne sur elle-même, les [[mains->D-Élise-mains]] dans les poches. En attendant qu’Edgar se libère, elle est prise avec Steve. Va-t-il faire allusion à [[leur dernière rencontre->D-Elise-rencontre]]? Il demande : — Je t’offre quelque chose à boire? Il semble à la fois nerveux et hostile. Élise aurait bien envie d’un [[**thé**->E-Élise-thé]], mais peut-être vaut-il mieux [[**ne rien lui demander**->E-Élise-rien]].

<div class="pdv">Élise</div> Le décor vieillot et dépouillé d’Edgar subit une invasion de robots. Depuis l’arrivée de Steve, des étagères se dressent dans le salon, emplies de jouets : des robots multicolores de toutes les tailles et toutes les formes. L’appartement a enfin un peu de personnalité, mais ce n’est pas la bonne. La télé est allumée, comme toujours. Edgar, au téléphone, parle fort au lieu de l’éteindre.{(unless: $araignee_vue)[ (set: $araignee_D to (random: 0,1) is 1) ]}$araignee_D[ Une araignée traverse la table à dîner encombrée de vaisselle sale.(set: $araignee_vue to true)] $lien_retour

<div class="pdv">Élise</div> Elle n’a pas l’intention d’en parler. Pas maintenant, devant Edgar. Ni plus tard, au fond. Elle s’est comportée de façon tout à fait normale. Et quant à ce qu’elle a vu par la suite, ce à quoi Steve s'occupait… ça risque de semer la chicane, non? Elle n’en a pas envie maintenant. $lien_retour

<div class="pdv">Élise</div> — Je pense qu’un thé me ferait du bien. Steve acquiesce avec un air de condamné à mort. Pendant qu’il emplit la bouilloire, elle longe les étagères emplies de robots. Elle imagine la fête de ce si exigeant client. Des robots en tuxedo évoluent parmi les convives, polis, imperturbables, apportant des hors-d’oeuvres, emplissant des verres. Broyant les verres dans leurs grosses pinces. Se rebellant contre leur programmation. Se révoltant contre leurs maîtres. Mauvaise idée. De la cuisine provient un petit claquement sourd… un petit gémissement aussi? Steve, la main dans la boîte de thé, a l’air coupable d’un enfant pris la main dans le sac de biscuits. L’air terriblement inconfortable, même, comme si c’était physiquement douloureux pour lui de se montrer hospitalier. Il soutient son regard jusqu’à ce qu’elle détourne le sien. Edgar termine son appel. Il s’enfonce dans son fauteuil face à la télé. Élise va s’asseoir sur le divan et [[**regarde la télé**->F-Élise]] en silence avec (if: $edgar_vecu)[[[**Edgar**->F-Edgar]]](else:)[<span class="non_visite">[[**Edgar**->F-Edgar]]</span>] jusqu’à ce que [[**Steve**->F-Steve]] lui apporte sa tasse de thé.

<div class="pdv">Élise</div> — Rien pour moi, merci. Il paraît soulagé. — Qu’est-ce qui t’amène aujourd’hui? — Je passais dans le coin. J’ai besoin d’une raison? — C’est pour ça que les gens font les choses, d’habitude. Pour des raisons. — Pis toi? Ça ressemble à quoi, tes raisons? Une question simple, mais Steve a l’air de la prendre comme un piège. Pendant qu’il cherche une réponse, Edgar termine son appel. Il s’enfonce dans son fauteuil face à la télé. Élise abandonne [[**Steve**->F-Steve]] et va s’asseoir pour [[**regarder la télé**->F-Élise]] en silence avec (if: $edgar_vecu)[[[**Edgar**->F-Edgar]]](else:)[<span class="non_visite">[[**Edgar**->F-Edgar]]</span>].

<div class="pdv">Élise</div> Elle le sent bien: il reste de la tension entre elle et son oncle. Si elle est venue à Sherbrooke, c’est aussi pour lui poser le genre de questions qu’il déteste. Des questions sur les dons qui courent dans leur étrange famille, sur ce [[Rôdeur->F-Élise-rôdeur]](set: $rodeur_etabli to true) qui est censé les menacer. Edgar s’y est prêté jusqu’ici avec beaucoup de réticence. Elle le regarde zapper puis s’arrêter sur une émission de cuisine. Il ne lui demande pas de nouvelles de sa recherche d’inspiration: elle s’en trouve à la fois soulagée et vexée. Elle demande: – T’as dû en vivre, des grands partys, toi? Des premières, des fêtes avec des gros bonnets de la télé? Il marmonne quelque chose. Elle le relance. Il maugrée: – Comme si je n’avais pas assez du coloc qui essaie toujours de me remuer le passé… Oui, quand j’étais quelqu’un, on m’invitait à des fêtes. Mais je doute que ce qui nous paraissait chic ou excitant à l’époque puisse impressionner tes convives parvenus… – Quand même, [[**ça m’intéresse**->G-Élise]].

(set: $acces_edgar to $chance_edgar + (random: 0, 90))(if: ($acces_edgar < 60) and (not $edgar_vecu))[*(Tenez-vous réellement à plonger dans la tête d’Edgar? Regardez-le qui mâche son tabac et ses idées noires, notez ce regard empli de dégoût face à sa télé... Mieux vaut (link: "revenir en arrière")[(goto: (history:)'s last)].)*](else-if: ($acces_edgar < 80) and (not $edgar_vecu))[*(Vous songez à vous aventurer dans la tête d’Edgar, même si celle-ci ne paraît pas très hospitalière. Mais voilà qu’il la tourne, la tête, l’air méfiant, le regard noir et perçant… Est-ce dans votre direction qu’il regarde? Mieux vaut (link: "battre en retraite")[(goto: (history:)'s last)].)*](else:)[(set: $edgar_vecu to true)<div class="pdv">Edgar</div> Edgar surveille le reflet de sa nièce dans la télé et se détend un peu. Maintenant qu’elle est assise, elle ne risque pas de déclencher le piège qu’il a tendu pour Steve sous la table à dîner. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle revienne le voir si vite. Elle et ses questions… Il passe d’une chaîne à l’autre. Il y a longtemps qu’il s’est retiré de la scène: pourquoi ne pourrait-il pas se retirer du mélodrame des Malenfant? Élise qui vient lui parler du [[Rôdeur->F-Edgar-Rôdeur]](set: $rodeur_etabli to true)… Il n’a pas de réponses pour elle et ne s’en sent que plus pathétique. Tiens, une nouvelle publicité. La fin d’une nouvelle publicité, en fait, mais il l’attrapera bien au complet plus tard… quelques milliers de fois. Il change de chaîne et tombe sur cette émission de cuisine dont l’animatrice lui rappelle sa première épouse… Élise lui demande soudain: — T’as dû en vivre, des grands partys, toi? Des premières, des fêtes avec des gros bonnets de la télé? — Tu me connais, marmonne-t-il, pour moi chaque jour est une grande fête… Le sarcasme lui vient encore plus facilement qu’à l’habitude – l’influence néfaste de son colocataire, sans doute. Élise pose sa question de nouveau. Tant mieux si elle n’a pas compris. Il s’efforce de répondre: — Comme si je n’avais pas assez du coloc qui essaie toujours de me remuer le passé… Oui, quand j’étais quelqu’un, on m’invitait à des fêtes. Mais je doute que ce qui nous paraissait chic ou excitant à l’époque puisse impressionner tes convives parvenus… — Quand même, dit-elle, ça m’intéresse. Son pouce se remet à égrener les chaînes de la télé. Voilà le problème: tout le monde s’intéresse à lui. Élise, Steve… le Rôdeur, supposément. Pour Élise, il peut bien [[**se forcer**->G-Edgar]]. ] (set: $chance_edgar to it + 10)

<div class="pdv">Steve</div> À partir de la cuisine, Steve observe. Edgar ne paraît pas très différent face à sa nièce. Un peu plus patient, mais toujours grognon. Elle a la bougeotte, change de position presque aussi souvent qu’Edgar change de canal. Steve ne sait toujours pas quoi penser d’elle. Ni de ce qui s’est passé [[la dernière fois->F-Steve-dernière]] qu’il l’a croisée. Elle se met à poser des questions à Edgar. Celui-ci se lève et va se tenir devant la porte du balcon, avec sa grande vitre par laquelle il a l’habitude d’épier les voisins dans le stationnement. Il commence à parler, le dos tourné à sa nièce: $anecdote_début Steve écoute mais se lasse vite: il connaît cette anecdote par cœur. Edgar s’obstine à regarder dehors et prétendre qu’il n’est pas en représentation. Il devrait en avoir pour un bon dix minutes à radoter… Élise l’écoute, captivée. Aussi bien [[**profiter de leur inattention**->G-Steve]].

<div class="pdv">Élise</div> Edgar zappe comme s’il ne l’avait pas entendue. Puis il se lève dans un grand soupir et se traîne jusqu’à la porte vitrée donnant sur le balcon. Il se met à parler, face au dehors, comme s’il s’adressait à tout et à rien, comme si elle n’était pas là dans son dos. $anecdote_début Il ne la regarde toujours pas, mais il sait donner de la voix pour qu’elle ne manque pas un mot. Il y a du métier dans ce vieux corps-là. À mesure qu’Edgar relate son anecdote, il s’anime, ajoute de l’intonation… rajeunit presque. $anecdote_milieu Il s’arrête sec, tend l’oreille, s’écrie: $insulte_Steve Élise n’avait pas vu [[**Steve**->H-Steve]] s’éloigner, n’avait rien entendu, et pourtant, [[**elle le voit**->H-Élise]] quitter la chambre d’Edgar…

<div class="pdv">Steve</div> Steve regagne sa propre chambre en ignorant les regards qui pèsent sur lui. Il n'a rien trouvé d'utile; pire encore, il a attiré l'attention sur lui. Il réveille son ordinateur et joue. Petit à petit, ses questions et ses doutes le quittent. Il ne reste que le jeu: une mission, des ennemis à déjouer, à éliminer.(either: "", " Ça discute dans le salon. Élise hausse le ton, Edgar aussi. Steve sourit: tant mieux si elle peut servir de cible à la mauvaise humeur d’Edgar, pour faire changement. Il l’a déjà assez subie.") Après quelques minutes, il constate qu’il n’entend plus un mot. Il se lève et risque un coup d’œil en direction du salon. Plus d’Élise: juste Edgar, immobile. Décevant. Steve retourne à l’ordinateur et cherche, sur Wikipédia, s’il existe des poisons qui ne laissent aucune trace. Et s’il en existe dont les effets sont particulièrement spectaculaires. Son plan se précise si lentement… Élise est partie sans prévenir, comme elle était arrivée. Comme elle fait tout, on dirait bien. Il n’a pas le choix : il doit la considérer comme une ennemie. Un obstacle à son plan. Qu’elle aille se perdre, qu’elle retourne à Montréal, qu’elle aille n’importe où pourvu qu’elle les laisse tranquille. Et pourtant… Ne dit-on pas qu’il vaut mieux garder ses ennemis proches? Il n’arrive plus à retrouver le fil de ses manigances. Il n’aurait pas dû penser à elle… Il espère la revoir. *[[**Et pour ce qui est de la suite…**->épi-Steve]]*

<div class="pdv">Élise</div> Elle étudie Steve, penaud, qui va se terrer dans sa propre chambre. À quoi rime-t-il, lui? Edgar ne reprend pas son récit: il revient s’asseoir et recommence à zapper. Le sort est rompu, la représentation est terminée. Élise n’ose pas lui demander la suite. Après quelques canaux, il offre tout de même une sorte de conclusion: — Évidemment, j’ai fini la soirée au bar. Vous aurez un bar à votre fête? Ça vous en prend un. Un beau. Parce qu’il se trouve toujours des pauvres types pour échouer là, dos aux réjouissances. Aussi bien qu’ils aient quelque chose d’agréable à regarder. C’est déprimant, mais Élise en prend note. Ses mains lui démangent. Sa tête grouille de doutes et de questions. Elle peut [[**en poser encore**->I-Élise-interroger]], mais elle n’a plus qu’envie de [[**fuir**->I-Élise-fuir]].

<div class="pdv">Élise</div> — Je veux tellement que ça marche… Qu’est-ce que tu ferais, toi, à ma place? Il ricane, s’étouffe à demi, marmonne: — Je me laisserais surtout pas embarquer à jouer les serviteurs pour une bande de ploutocrates… — C’est pas pour eux que je le fais, c’est pour moi. C’est une occasion, je la saisis! C’est quand la dernière fois que t’as fait ça, toi? — J'en ai saisi bien assez, des occasions, tu sauras! Si tu penses qu'on m'y reprendra... Voilà, elle l’a vexé. Elle n’a pas envie d’une autre dispute, d’un autre cinq ou six mois sans se parler. Mieux vaut [[**fuir**->J-Élise-fuir]] plutôt que de [[**s’entêter**->J-Élise-s'entêter]].

<div class="pdv">Élise</div> Elle attrape son manteau et sort. Elle est certaine qu’Edgar n’a même pas détaché le regard de l’écran pour la regarder partir. Vieil abruti… $rodeur_etabli[Si le Rôdeur vient réellement s’en prendre à eux, il n’aura qu’à cueillir Edgar comme une vieille pomme tombée de l’arbre.] Elle marche et la colère s’installe, pas à pas. Ses mains voudraient tordre ou frapper, mais aucune cible ne se présente. Faute d’inspiration, Élise s’accroche à sa colère. Tout sauf l’apathie. Elle en veut à son oncle, à tous ses ancêtres défaitistes, à ses propres faiblesses, à tous ceux qui l’ont sous-estimée ou l’ont incitée à la prudence ou encouragée à se contenter de peu. Elle a amplement de quoi nourrir le moteur de sa colère. *[[**Et pour ce qui est de la suite…**->épi-Élise]]*

<div class="pdv">Élise</div> Elle se détourne et va cherche son manteau. Edgar hausse le volume de la télé. Elle sort sans oser le regarder, sans dire un mot de plus, pour éviter le mot de trop. Dehors, la neige tourbillonne et l’assaille. Elle marche. Ses mains voudraient tordre ou frapper, mais aucune cible ne se présente. Faute d’inspiration, Élise s’accroche à sa colère. Tout sauf l’apathie. Elle en veut à son oncle, à tous ses ancêtres défaitistes, à ses propres faiblesses, à tous ceux qui l’ont sous-estimée ou l’ont encouragée à la prudence, à se contenter de peu. Elle a amplement de quoi nourrir le moteur de sa colère. *[[**Et pour ce qui est de la suite…**->épi-Élise]]*

<div class="pdv">Élise</div> Elle soutient son regard noir. Il y a longtemps qu’Edgar ne l’intimide plus. Il y a du défi entre eux, de l’électricité. Puis le regard noir s’adoucit. — À quoi bon les servir? dit-il. À trop essayer d’anticiper les désirs d’un auditoire, on perd son chemin. L’important, c’est d’y aller avec aplomb. T’es Élise Malenfant, bonyeu… Tu vaux autant que n’importe quel de ces parvenus-là. Si t’agis avec assez de confiance, avec assez de panache, tu peux séduire n’importe qui. Élise, remuée, ne trouve pas quoi dire. Elle pose un bref baiser sur la tête dégarnie de son oncle, puis va récupérer son manteau et file en douce, sort dans le soleil. Un fourmillement habite ses mains; un pouvoir qui demande à être exercé. Elle a envie de saisir le monde et de tout remodeler. Elle ne peut que foncer, encore, et espérer que tout aille pour le mieux. *[[**Et pour ce qui est de la suite…**->épi-Élise]]*

Élise saura-t-elle trouver le génie et l’énergie nécessaires pour se montrer à la hauteur des attentes de sa patronne et de leur client? Découvrira-t-elle ce que mijote le nouveau coloc de son oncle? Arrivera-t-elle à élucider les mystères de sa famille avant que ceux-ci ne viennent ruiner son projet, voire son existence? Les réponses se trouvent derrière cette couverture: (display: "bloc_promo_fin") Et vous pouvez, si vous le désirez, reprendre cette scène (link: "du début")[(display: "prep_iteration")(go-to: "A-Élise")].

<div class="pdv">Steve</div> Steve s’y sent déjà chez lui. Ça le terrifie. Les électroménagers plus vieux que lui. Le *7 Jours* dans la salle de bains, qu’il ne peut s’empêcher de feuilleter. Le rose éteint des murs de sa chambre. Un décor de vieillard. $lien_retour

<div class="pdv">Steve</div> — Je pense qu’un thé me ferait du bien, dit la nièce. Steve se résigne. Il emplit la bouilloire, l’allume. La nièce lui tourne le dos: parfait. Dire que ce matin, il se félicitait d’avoir piégé le thé… Edgar en prend à tous les quatre jours environ, c’était le bon moment pour l’attraper. Leur jeu commence à lui paraître ridicule. Chaque jour ou presque, il tente de «tuer» Edgar. Tout de même, c’est un entraînement pour quelque chose de plus sérieux. De grandiose, peut-être. Il ouvre la boîte de thé. À l'intérieur, la souricière attend sa victime, le ressort bien tendu. Il doit y avoir moyen de l’écarter sans la déclencher… Du coin de l’oeil, il surveille Élise qui flâne dangereusement près de sa collection. Le piège claque sur son doigt. Il serre les dents pour ne pas crier. Élise a entendu, elle l’interroge du regard. À travers la douleur, il affronte ses yeux gris jusqu’à ce qu’elle se détourne. Edgar n’a rien remarqué. Il termine son appel et s’écrase devant la télé. La nièce l’imite. Steve retire son doigt du piège et cache le piège derrière le micro-ondes. Il place dans une tasse une poche de thé durement gagnée, puis l’ébouillante et amène le tout au salon. (if: $edgar_vecu)[[[**Edgar**->F-Edgar]]](else:)[<span class="non_visite">[[**Edgar**->F-Edgar]]</span>] et [[**Élise**->F-Élise]], bien que silencieux, lui paraissent tendus. Steve donne la tasse à Élise, puis s'éloigne pour mieux [[**les étudier**->F-Steve]].

<div class="pdv">Steve</div> — Rien pour moi, merci, dit la nièce. Parfait. La souricière attendra sagement dans la boîte de thé jusqu’à ce qu’Edgar y plonge la main. Steve n’a réussi à le «tuer» qu’une fois cette semaine, tandis qu’Edgar a su le piéger trois fois. ll doit se forcer. C’est une sorte d’entraînement, après tout. Il demande à la nièce: — Qu’est-ce qui t’amène aujourd’hui? — Je passais dans le coin. J’ai besoin d’une raison? — C’est pour ça que les gens font les choses, d’habitude. Pour des raisons. — Pis toi? Ça ressemble à quoi, tes raisons? Si elle savait… Ses raisons, c’est de rendre hommage à Edgar et à [[son meilleur personnage->E-Steve-personnage]]. Redonner un peu de gloire à un vieux comédien oublié. Il se tait. Elle ne comprendrait pas. Heureusement, Edgar termine son appel. Il s’enfonce dans son fauteuil face à la télé. Sa nièce le rejoint. (if: $edgar_vecu)[[[**Edgar**->F-Edgar]]](else:)[<span class="non_visite">[[**Edgar**->F-Edgar]]</span>] et [[**Élise**->F-Élise]]: drôle de paire. Steve [[**les étudie**->F-Steve]].

<div class="pdv">Steve</div> Il va jeter un coup d’œil dans la chambre d’Edgar. Celui-ci doit cacher quelque secret: il ne peut pas être aussi banal qu’il en a l’air. Steve espère trouver un indice, quelque chose qui trahisse Edgar, qui révèle un point faible. Il cherche de l’inspiration pour mener à bien un projet grandiose, tout comme Élise. Elle n’est pas si spéciale. Il aimerait tant trouver un souvenir de mononc’ Morbide... La cape, pliée dans le fond d’un tiroir, ou la perruque, n’importe quoi pour lui confirmer qu’il n’a pas rêvé ce personnage.{(unless: $araignee_vue)[ (set: $araignee_G to (random: 0,1) is 1) ]}$araignee_G[ Une araignée avance au pied de la table de chevet.(set: $araignee_vue to true)] Il a déjà fouillé la garde-robe. Où regarder maintenant? [[**Sous le lit**->Ga-Steve]]? [[**Dans les tiroirs**->Gb-Steve]] de la commode? [[**Sur la table de chevet**->Gc-Steve]]?

Quels sombres desseins Steve nourrit-il à l’égard d’Edgar? Comment peut-il réconcilier ceux-ci et les sentiments troublants qu’Élise lui inspire? Dans quelle aventure Élise et son oncle vont-ils l’entraîner? Les réponses se trouvent derrière cette couverture: (display: "bloc_promo_fin") Et vous pouvez, si vous le désirez, reprendre cette scène (link: "du début")[(display: "prep_iteration")(go-to: "A-Élise")].

<div class="pdv">Steve</div> Pourquoi l’a-t-elle mordu? Pour jouer, pour le séduire, pour le menacer? Elle constitue un danger pour son plan. Il doit se méfier. $lien_retour

<div class="pdv">Élise</div> Encore en train d’engueuler quelqu’un au téléphone, sans doute. La vie pour Edgar est une longue suite de désagréments. $lien_retour

{ (set: $premier_tour to true) (set: $lien_retour to "(link: '(retour)')[(goto: (history:)'s last)]") (set: $chance_edgar to 10) (set: $edgar_vecu to false) }

— (either: "Espèce de", "Maudit", "Satané") (either: "microcéphale", "bandit", "sot", "drone") (either: "fini", "bon à rien", "superflu", "retors", "exécrable", "de bas étage", "d'une inégalable médiocrité")! Si vous tenez à me faire perdre mon temps, je vais vous faire perdre le vôtre aussi…

{(set: $rallonge to (random: 0,1) is 1)}— Steve, (either: "espèce de", "mon mautadit", "mon improbable", "mon exécrable", "mon affreux") (either: "clown triste", "maniganceux", "fouineux", "protozoaire", "grand flanc mou", "mollasson", "scélérat", "vaurien", "pithécanthrope", "mollusque", "pantin", "vautour") (if: $rallonge is false)[(either: "sans avenir", "bon à rien", "superflu", "absurde", "insignifiant", "ridicule", "insipide", "médiocre", "de mes deux", "de mon cul", "de bas étage", "à rabais", "du désespoir")](else:)[(either: "superflu", "absurde", "insignifiant", "ridicule", "insipide", "médiocre", "infâme")(either: " de mes deux", " de mon cul", " de bas étage", " à rabais", " du désespoir")], es-tu encore en train de rôder dans ma chambre? Sors de là immédiatement!

— Il y a bien eu { (either: "cette fameuse soirée au TNM", "le lancement du Festival de Théâtre des Amériques", "la première de... est-ce que c'était *Le Déclin de l'empire américain*? Je crois bien que Denys Arcand était là, en tout cas", "un 5 à 7 où je me suis retrouvé à parler de femmes avec René Lévesque", "le cocktail du CALQ où j'avais complètement oublié que j'étais censé réciter un monologue" ) }…

— {(either: "Ça fait que je lui ai dit: «Voyons donc, Rémy Girard, c'est pas un nom pour une vedette…»", "Et c'est seulement là que Charles-Henri Nault s'est enfin décidé à me frapper…", "Rendu là, j'avais assez bu pour oublier le nom de ma mère, alors pour ce qui est de mon texte…", "Alors je lui ai dit: «Eh bien moi, demain, je finirai par dessoûler, mais vous, vous serez encore un idiot banal qui emmerde son prochain en citant Winston Churchill.»", "Comment est-ce que j'étais censé savoir que c'était pas un *vrai* gâteau?" ) }

<div class="pdv">Élise</div> À quel genre de famille de fous appartient-elle, pour avoir à se soucier d’un ennemi ancestral, d’une sorte de croque-mitaine dont personne ne connaît le visage? Quelques Malenfant ont connu une mort suspecte au long des décennies, d’accord. Pourquoi faudrait-il que ces morts soient toutes liées? N’a-t-elle pas déjà assez de soucis sans avoir à imaginer le Rôdeur dans chaque recoin, dans chaque ombre? $lien_retour

<div class="pdv">Steve</div> Il y a longtemps, Edgar était quelqu’un. Il incarnait mononc’ Morbide dans *La Maisonnée*. Steve, enfant, le regardait chaque semaine avec fascination. Maintenant, c’est avec consternation qu’il côtoie le comédien chaque jour. À la télé, il était glorieux. Dans ses vieux jours, il est une honte. Il doit y avoir moyen de corriger ça. $lien_retour

<div class="pdv">Steve</div> Mononc’ Morbide, lui, ne l’a jamais déçu. Il était fidèle au poste, chaque semaine, égal à lui-même. Animé d’une belle joie sinistre. Il portait toujours les mêmes vêtements, riait son rire caractéristique au moins une fois par émission. Il n’avait jamais peur de rien. $lien_retour

{ (print: "<script>$('html').removeClass(\)</script>") (if: (passage:)'s tags's length > 0)[ (print: "<script>$('html').addClass('" + (passage:)'s tags.join(' ') + "'\)</script>") ] }

<div class="pdv">Edgar</div> {(unless: $araignee_vue)[ (set: $araignee_G to (random: 0,1) is 1) ]}$araignee_G[Une araignée s'aventure sur le bras de son fauteuil. Il la chasse,(set: $araignee_vue to true)](else:)[Il] se lève et traîne sa carcasse jusqu’à la porte du balcon. Il observe par la vitre le stationnement désert. Pas de Rôdeur en vue. Ses souvenirs, eux, sont bien présents. Toujours prêts à ce qu’il les revive. Dans ce flot de déceptions, de mauvais tournants, de douleurs et d’erreurs, quelles fêtes a-t-il vécues? $anecdote_début Il livre son anecdote. Il ne compte plus les fois où il s’est prêté à cet exercice pour Steve, ce grand curieux, ce gouffre insatiable… Edgar a pris l’habitude de céder pour avoir la paix. Pour Élise, il se prend à voir le passé autrement. Il était jeune alors, pas autant qu’elle, mais assez pour se laisser croire par moments que ses capacités n’avaient pas de limite. Que le meilleur se trouvait devant lui. Il sait maintenant combien c’est faux, mais son corps se souvient. Son échine se redresse un peu, comprime moins ses poumons, son souffle circule mieux et rapproche sa voix de sa vigueur d’antan. Il se prend à tendre l’oreille pour mieux la savourer, pour retrouver ses cadences d’alors, finement modulées – le monde n’était pour lui qu’une vaste scène. Il entend, par-delà sa voix, le grincement de son matelas. Un intrus dans sa chambre. Il abaisse sa garde l’espace d’une minute et voilà que le coloc en profite… $insulte_Steve Il se retourne et voit l’intrus quittant sa chambre : mou, voûté. Un ennemi sans le moindre panache. Voilà qui est son lot : [[**Steve**->H-Steve]] gâche tout. Dommage pour le récit; dommage pour [[**Élise**->H-Élise]].

<div class="bloc_promo"> <a href="http://ericgauthier.net/ecrits/livres/la-grande-mort-de-mononc-morbide/" target="_blank"><img src="http://ericgauthier.net/pics/mots/couv_mononc_160.jpg"/></a> Pour commander (version papier ou numérique): <a href="http://www.leslibraires.ca/livres/la-grande-mort-de-mononc-morbide-eric-gauthier-9782896151363.html/3c3bd94eac4388a15674803c5897c7d96b77390de79a6394d39c88c8d710122de0e00e24c296927d570c426ce2587f29cf28bac4d46d1b53f3e3a91a213a08a4/?u=48807" target="_blank">Les libraires</a> — <a href="http://alire.com/Romans/GrandeMort.html" target="_blank">Alire</a> <a href="http://www.archambault.ca/qmi/jump/product/ACH003721421-fr" target="_blank">Archambault (papier)</a> — <a href="http://www.archambault.ca/qmi/jump/product/JLI16486229-fr" target="_blank">Archambault (numérique)</a> <a href="http://renaud-bray.com/Livres_Produit.aspx?id=1766836" target="_blank">Renaud-Bray</a> — <a href="https://www.amazon.ca/grande-mort-mononc-Morbide/dp/2896151362/" target="_blank">Amazon.ca</a> </div>

Il a l’impression de perdre son temps. Il ne réussit qu’à passer de déception en [[déception->G-Steve-déception]]. Steve sent remonter ses envies de destruction, celles qui l’habitent depuis qu’il a perdu son emploi et s’est retrouvé devant presque rien, devant une vie vide de sens. Il imagine Élise lui demander: «Qu’est-ce qui te fâche à ce point-là?» C’est absurde, il vient à peine de la rencontrer et elle occupe déjà une place dans sa tête. Pour la chasser, il cherche une réponse. C’est la déception, peut-être. *Tout* le déçoit. Pris par ses réflexions, il s’assoit sur le lit, qui grince un peu. Steve grimace; Edgar a l’oreille fine, pour son âge. Sa voix retentit: $insulte_Steve $araignee_G[L’araignée se réfugie sous le lit.] Steve quitte la chambre. Il croise le regard noir d’Edgar et celui, trop curieux, d’[[**Élise**->H-Élise]]. Il essaie de [[**se montrer nonchalant**->H-Steve]].

De la poussière, encore de la poussière, et une forme… un animal mort? Non. Une pantoufle isolée. En se redressant, Steve capte l’odeur des draps. Une odeur sèche, animale, complexe. Comme celle d’une momie en sueur, peut-être. Steve [[**recule**->Gfin-Steve]].

Des lunettes à la monture tordue. Une petite boîte de tabac. Un cadre à photo, sans photo. Pas de réveil-matin. Edgar n’a nulle part où aller le matin, personne qui l’attend. Il vit sans montre, vivait même sans Internet jusqu’à l’arrivée de Steve. Un fossile. Steve se demande s’il arrivera à comprendre son colocataire. Pour l’instant, il ne peut que [[**fouiller**->Gfin-Steve]].

Des mouchoirs. Quelques pièces de monnaie. Des sous-vêtements troués – Steve n’ose pas y toucher, même propres. Dans le tiroir suivant, de vieux magazines. Un condom du siècle dernier. Des médicaments, aussi. Comprimés pour le rhume. Comprimés pour la douleur. Un tube d’onguent anti-inflammatoire, vidé, ratatiné. Comme dans la salle de bains, Steve ne trouve rien qui nécessite une prescription. Quel genre d’octogénaire ne se fait rien prescrire? Il ouvre le dernier tiroir… quelque chose bondit sur lui. Steve se débat, un petit cri lui échappe. La chose retombe sur le sol. Ce n’est qu’un serpent à ressort sur lequel on a collé un papier. Un serpent à message. Steve s’empare du papier: *Taïpan côtier. Australien et très venimeux. Presque autant que moi.* Steve soupire. Il vient de perdre une autre vie. Et de trahir sa présence dans la chambre. La voix d’Edgar retentit: $insulte_Steve $araignee_G[L’araignée se réfugie sous le lit.] Steve quitte la chambre. Il croise le regard noir d’Edgar et celui, trop curieux, d’[[**Élise**->H-Élise]]. Il essaie de [[**se montrer nonchalant**->H-Steve]].

<div class="pdv">Edgar</div> Il ne s’attendait pas à ce qu’Élise vienne le voir cette semaine, et s’attendait encore moins à ce qu’elle l'interroge sur les secrets de la famille. Edgar n’a jamais vu le Rôdeur et ce n’est pas dans ses vieux jours qu’il va se mettre à y croire. $lien_retour

{(set: $araignee_vue to false, $araignee_D to false, $araignee_G to false, $rodeur_etabli to false)}

<div class="pdv">Élise</div> Le genre d’homme qui a l’habitude qu’on comble tous ses désirs. Le genre d’homme qui gaspille probablement plus d’argent en un mois que bien d’autres en gagnent en dix ans. Le genre d’homme qui est certain de son importance. Le genre d’homme qui lui tape sur les nerfs, quoi. $lien_retour

<div class="pdv">Élise</div> Ses mains cherchent toujours à s’occuper. Pas surprenant qu’elle veuille devenir artiste: peindre, dessiner, modeler… créer pour éviter de détruire. Il lui vient une petite envie de tordre le bras de Steve, ou celui d’Edgar, pour leur soutirer de vraies réponses. $lien_retour

[$edgar_pas_vecu[<span class="non_visite"/>][[**Edgar**->F-Edgar]]$edgar_pas_vecu[</span>]

<div id="bas_page"> <span class="credits">© Éric Gauthier 2016; fiction construite avec <a href="http://twinery.org/" target="_blank">Twine</a></span> </div>

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Trois personnages dans un appartement: Élise, Steve, Edgar. Une courte scène à découvrir sous plusieurs angles. Offrez-vous une brève plongée dans la tête des personnages du roman La Grande Mort de mononc’ Morbide. Lisez et cliquez ci-dessous pour débuter...

Élise

L’ange de la côte King plaque sa silhouette contre le ciel bleu. Élise aimerait se lancer aussi à l’assaut du ciel. L’altitude lui apporterait une autre perspective; il lui viendrait, peut-être, de meilleures idées. Mais les ailes, c’est pour les autres: elle doit se contenter de piétiner le trottoir. Quelques flocons la narguent. Elle s’éloigne du monument, descend, parcourt la rue King et traverse le pont qui donne sur l'est de la ville. Elle erre et cherche des recoins qu’elle connaît peu. Cherche du neuf. Cherche son

inspiration

Un petit aperçu de La Grande Mort de mononc' Morbide

Un petit aperçu de
La Grande Mort de mononc' Morbide